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Cambodge & Nature : Randonnée de 110 kilomètres en solitaire, de Kampong Speu à Koh Kong

Les séjours d’aventure sont devenus de plus en plus populaires parmi les jeunes Cambodgiens, mais parcourir la forêt en solo et entreprendre de longues randonnées solitaires reste une activité rare dans le Royaume.

Nov Veasna fait une pause pour s'hydrater à Khnong Phsar. Photo fournie
Nov Veasna fait une pause pour s'hydrater à Khnong Phsar. Photo fournie

Nov Veasna est l’un des rares Cambodgiens à avoir effectué la marche aventureuse de 110 km entre Khnong Phsar à Kampong Speu et la vallée d’Areng à Koh Kong.

Pour les Occidentaux, camper seul la nuit dans la nature ou partir en randonnée en solitaire est considéré comme un loisir normal, mais cela est perçu comme une perspective effrayante pour la plupart des Cambodgiens, d’autant que les forêts ont été considérées pendant plusieurs décennies comme des bastions khmers rouges remplis de mines et de dangers.

Pour cette raison, les anciennes générations qui ont vécu les douloureux moments de la période khmère rouge déconseillent sévèrement à leurs enfants de se rendre dans les forêts, car, pour eux, elles ne sont pas sûres.

Khnong Phsar est le premier arrêt de nuit où Veasna est arrivé à 20 h 30. Photo fournie
Khnong Phsar est le premier arrêt de nuit où Veasna est arrivé à 20 h 30. Photo fournie

« Je suis arrivé à mon campement de Khnong Sampov en marchant trois heures et 15 minutes depuis le village de Taing Bopung. Demain, je vais effectuer ma destination étape au village de Chumnoab, dans le district de Thma Bang de Koh Kong, qui se trouve à environ 57 km », déclare l’aventurier de 29 ans dans un post sur les réseaux sociaux.

« La raison pour laquelle j’aime la randonnée et le trekking à Khnong Phsar est que j’aime sa beauté naturelle et le paysage saisonnier. La vallée des nuages est particulièrement pittoresque », explique Veasna.

« Les voyages d’aventure sont bons pour la santé, ils favorisent également l’écotourisme et aident les communautés à gagner plus d’argent pour leur subsistance, en plus de l’agriculture », ajoute-t-il.

« Le deuxième jour, je suis parti de Khnong Phsar à 6 h 30 et j’ai atteint ma destination à 22 h. J’ai donc passé 16 heures à marcher à travers Khnorng Krapoeu, en passant par la grotte de Chhum Neang, la forêt de Tamao, Veal Teap Yuon et Khnong Sangam, sur un terrain accidenté parsemé d’obstacles.

« La distance a mis mon endurance à rude épreuve, je faisais une pause de 15 minutes toutes les trois heures de marche », raconte Veasna qui dit avoir parcouru l’intégralité des 57 km en une seule journée par défi.

« Il y a des groupes qui effectuent la randonnée entre ces deux endroits et qui mettent généralement deux nuits pour atteindre la vallée d’Areng. J’ai donc marché toute la journée pendant 16 heures pour atteindre la ligne d’arrivée en un seul jour. En fait, ma destination initiale était le mont Morech Kangkeb, mais j’étais trop épuisé.

« Je suis arrivé dans le village et j’avais l’impression d’être somnambule. Je ne pouvais pas continuer jusqu’au mont Morech Kangkeb, car cela me prendrait encore deux heures, même en étant reposé », explique-t-il.

Veasna, qui est propriétaire d’une petite entreprise, poursuit : « Je suis fatigué, mais je refuse d’abandonner l’idée de terminer ce voyage. Je suis fermement déterminé à me lancer un véritable défi. Je peux le faire. Ou du moins, je peux essayer de le faire. Vous ne pouvez surmonter aucun défi dans la vie si vous n’essayez même pas. »

Veasna fait une courte pause à la cascade de Chhay Yaung, le troisième jour de son aventure. Photo fournie
Veasna fait une courte pause à la cascade de Chhay Yaung, le troisième jour de son aventure. Photo fournie

Veasna confie que son deuxième jour a été un succès, mais son trek en solo n’était pas encore terminé, car son dernier arrêt devait être la cascade de Chhay Yaung, où il passerait une nuit avant de revenir à son point de départ.

« Bonjour de la vallée d’Areng au troisième jour. Il est maintenant 10 heures du matin, je suis frais et dispos et je commence mon voyage vers la cascade de Chhay Yaung, qui est à environ 23 km. J’y passerai une nuit avant de retourner à Khnorng Krapoeu et au village de Taing Bopung dans la région de Roleak Kang Choeung à Kampong Speu », dit-il dans un autre message.

Comme il s’agissait d’une longue aventure qui allait tester les limites de sa force, Veasna explique qu’il n’a emporté que les articles nécessaires pour que son sac à dos reste léger.

Il a emporté deux bouteilles de 1,5 litre d’eau potable, une marmite à riz, une bouilloire, un mini-réchaud à gaz de camping portable avec quatre bouteilles de gaz, cinq kilos de riz, un demi-kilo de poisson séché, deux kilos de bœuf séché, deux boîtes de conserve de poisson, deux boîtes de coca-cola, cinq paquets de nouilles instantanées et quelques boissons énergétiques.

Du poisson séché frit avec du riz cuit à la vapeur, c’est un bon repas de forêt. Photo fournie
Du poisson séché frit avec du riz cuit à la vapeur, c’est un bon repas de forêt. Photo fournie

« J’ai commencé à randonner pendant huit heures depuis la cascade de Chhay Yaung jusqu’au village de Taing Bopung dans le district d’Aoral, soit environ 35 km », explique Veasna.

Il raconte qu’il a été facile de trouver le sentier sur la dernière partie de son voyage, car les voitures ont tracé un chemin à travers la forêt depuis la vallée d’Areng jusqu’à Khnong Phsar.

« Comme les tentes de camping sont lourdes, je préfère porter un hamac et un sac de couchage. J’emporte également deux torches et deux couteaux. Un autre objet indispensable est une batterie. J’en ai trois avec des câbles pour les petites lampes de camping. J’essaie de limiter le poids à 15 kg, car je marche beaucoup », explique Veasna.

Malgré son amour de l’exploration, Veasna admet avoir eu peur lorsqu’il se retrouvait seul, et manquer d’eau potable devenait une préoccupation constante compte tenu de la chaleur qui règne dans le pays et des distances qu’il parcourait.

« Honnêtement, cela peut être un peu effrayant et j’ai parfois eu peur de croiser des animaux sauvages comme des ours. Bien sûr, c’est un voyage difficile dès le départ et vous devez vous assurer de ne pas manquer d’eau potable surtout en saison sèche. »

« La marche de nuit pose une tout autre série de problèmes. Il faut faire attention où l’on met les pieds, cela peut être un désastre si l’on se blesse seul dans la forêt.

Mais j’ai décidé de prendre le risque et j’ai réussi, même si ce n’était pas facile », explique Veasna.

Raksmey Hong avec notre partenaire The Phnom Penh Post

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