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Photo du rédacteurChristophe Gargiulo

Cambodge & Nature : Quelques espoirs pour l’ours noir dans le Royaume

Des ours noirs d’Asie (Ursus thibetanus) espèce figurant sur la liste rouge de l’UICN, ont été repérés dans les forêts du Cambodge. La bonne nouvelle a été communiquée par le ministère de l’Environnement, qui a précisé que les animaux avaient été découverts dans les zones protégées des provinces de Pursat, Battambang et Koh Kong.

L’ours noir d’Asie est souvent nommé ours à collier
L’ours noir d’Asie est souvent nommé ours à collier

L’ours noir d’Asie (Ursus thibetanus) est souvent nommé ours à collier à cause du croissant blanc qui orne sa poitrine. Cette marque peut être plus ou moins accentuée, parfois complètement absente. Sa fourrure épaisse très distinctive est le plus souvent complètement noire ou brun foncé. L’ours noir d’Asie peuple les forêts de zones montagneuses. L’ours à collier est surtout nocturne ; la journée, il dort dans les arbres ou dans les cavernes.

Cette espèce se nourrit de fruits, de nids d’abeilles, d’insectes, de reptiles et petits vertébrés, parfois de charognes. Il peut aussi attaquer les petits des chèvres, des brebis ou des buffles. Son gabarit se situe entre 120 et 180 cm pour 65 à 150 kg. Il grimpe aux arbres avec une grande aisance.

Comme l’ours malais, l’ours noir est menacé. Victime du braconnage et de la déforestation, l’ours noir d’Asie a un avenir plutôt incertain à l’état sauvage. Dans les zones protégées du Cambodge, Cardamomes, Mondolkiri et Ratanakiri, des ours noirs et malais étaient autrefois observés mais cela devient de plus en plus rare.

Il resterait quelques centaines, à peine, de ces deux espèces réparties dans ces trois zones. Dans un petit village très reculé des Cardamomes, les villageois nous ont raconté que, parfois, quelques ours noirs s’aventuraient encore dans leurs plantations.

Ours noir d'Asie. Photo ministère de l'Environnement
Ours noir d'Asie. Photo ministère de l'Environnement

En effet, si les ours ne trouvent plus d’arbres pour leur nourriture, ils s’aventurent dans les plantations de maïs ou les vergers pour trouver de quoi manger. Il peut y avoir confrontation entre l’ours et l’homme, mais celle-ci tourne rarement au bénéfice de l’animal.

L’ours noir d’Asie, chassé et torturé pour sa bile

Plus grave, l’ours noir d’Asie est victime d’un braconnage intensif, car sa bile est extraite pour en faire des médicaments traditionnels. Les animaux sont alors utilisés dans des fermes d’élevage où on leur extrait la bile, vivants, cloîtrés dans des cages leur interdisant tout mouvement.

Selon les croyances asiatiques, sa bile permettrait de stimuler la virilité, résorber les hémorroïdes et soigner les infections des yeux. Ses techniques inhumaines sont interdites au Cambodge et dans les pays environnants, mais le marché clandestin est florissant, bien que la molécule extraite de sa bile ait pu être reconstituée en laboratoire.

Les associations de protections des ours estiment qu’il existe soixante fermes abritant un total de 10 000 ours uniquement en Chine. Au Vietnam, 2 400 ours seraient utilisés aux mêmes fins dans les mêmes conditions. Au Cambodge, plusieurs guérisseurs utilisent encore leur bile, mais tuent les ours une fois celle-ci utilisée.

Les oursons sont aussi parfois kidnappés pour en faire des animaux de compagnie, ou pire, pour les empailler. Comme beaucoup d’autres animaux, les ours du Cambodge ont souffert de la destruction de leur habitat. Mais des efforts de conservation importants sont entrepris au Cambodge pour que leur avenir s’annonce moins sombre.

CG

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