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Cambodge & Musique : Vuthea, l'artiste khmer à la conquête de la scène internationale

Artiste de la troisième génération du label KlapYaHandz, Vuthea, jeune chanteur cambodgien de trente ans, rayonne depuis quelques années déjà, sur la scène musicale au Cambodge, mais également à l’international.

Chanteur du label qui s’est le plus produit à l’étranger, Vuthea plaît par son style à la fois traditionnel et moderne qu’il puise à travers diverses influences. Pour Cambodge Mag, ce dernier revient sur son parcours d’artiste et ses projets professionnels.

Interview

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter et raconter votre parcours qui vous a mené jusqu’à KlapYaHandz ?

Vuthea : Je m’appelle Vuthea et je suis originaire de la province cambodgienne de Banteay Mean Chey. J’ai rencontré Bong SOK Visal en 2017 et à ce moment-là, je voulais vraiment me concentrer sur ma carrière en tant qu’artiste.

J’ai donc d’abord rejoint Phnom Penh en 2018 pour étudier et travailler, mais je savais, au plus profond de moi, que je voulais vivre de la musique. J’ai donc par la suite quitté mon job et ai rejoint peu de temps après KlapYaHandz et me voilà encore là aujourd’hui.

Comment la musique, l’art en général, est arrivé dans votre vie ?

Vuthea : J’ai toujours aimé la musique notamment la pop, le R&B et le hip-hop.

Dès mon plus jeune âge, j’ai réalisé qu’elle était un peu comme mon échappatoire et qu’elle me permettait de prendre de la distance avec le monde réel ou les sentiments négatifs que je pouvais ressentir. Écouter de la musique m’emmenait clairement dans un autre monde et j’ai vraiment aimé cela.

J’ai donc commencé à chanter et à écouter d’anciennes chansons des cassettes de mon père. Il les écoutait tous les matins et je tombais de plus en plus amoureux de la musique, mais également de l’art en général comme la peinture.

À partir du lycée, j’ai commencé à jouer de la guitare, mais j’ai aussi été très curieux d’apprendre comment fonctionnait la production musicale.

Au début, j’ai débuté avec un style très R&B et hip-hop notamment avec mon « crew » en 2014, « Khmer Torsu Group ». Puis, j’ai vraiment commencé ma carrière musicale en écrivant mes propres chansons.

Vous avez rejoint KlapYaHandz depuis quelques années déjà, comment avez-vous évolué ?

Vuthea : Je pense que j’ai beaucoup évolué et c’est grâce aux équipes de KlapYaHandz. Tout d’abord, grâce à la qualité de la production musicale, mais également, avec tous les artistes de divers horizons et de styles différents que je côtoie qui font partie du label. Nous nous aidons et inspirons ensemble et cela est inestimable.

Mon premier « hit » au sein de KlapYaHandz était « Kromom 3 Styles » (ក្រមុំបីស្តាយ), j’avais déjà réalisé cette chanson avant de faire partie du label, mais, lorsque je l’ai rejoint, nous l’avons produite à nouveau en 2018.

Au début, nous ne savions pas forcément le concept musical que nous voulions et puis nous l’avons juste filmé en studio et la chanson est devenue virale. Je l’entendais de partout et les personnes me reconnaissaient, c’était incroyable. Je me souviens, c’était mes débuts à KlapYaHandz et j’étais tellement heureux et ma famille m’a tellement encouragé et, était très fière.

Et mon second « hit », « Oun Sas Ey » (អូនសាសន៍អី), d’influence reggaeton et latino, produit par KlapYaHandz a également été viral. À l’international, notamment en France, des personnes l’écoutaient et réalisaient leurs séances de sport avec, il y a même eu des cours collectifs de Zumba devant la Tour Eiffel avec cette musique. C’était un sentiment incroyable de voir cela depuis le Cambodge.

Comment votre héritage culturel khmer vous inspire dans vos réalisations artistiques ?

Vuthea : Bien évidemment, je suis amoureux de ma culture khmère. Je suis principalement inspiré par les musiques de la « West Side » cambodgienne.

J’aime beaucoup les instruments khmers et je les intègre parfois dans mes chansons. Je me dois de préserver la culture cambodgienne dans mes productions musicales. À mon sens, elle a une profonde et unique âme.

Quel est votre processus de production musicale ? D’où vient votre inspiration ?

Vuthea : Cela dépend. Parfois, la mélodie me vient naturellement et je produis directement le « beat », l’élément rythmique central de la composition d’une chanson. À l’inverse, il m’arrive d’abord d’écrire les paroles et de rechercher, par la suite, la mélodie.

Vous avez collaboré sur le clip « West Side » avec RuthKo, un autre artiste de KlapYaHandz, comment l’idée est venue de travailler tous les deux sur ce projet artistique ?

Vuthea : Vous savez, le Nouvel An khmer est un moment très important pour le pays et les Cambodgiens du monde entier. Tout le monde attend LA musique qui va célébrer cet évènement. Nous avons donc eu cette idée de collaboration l’an dernier et nous avons commencé à produire en janvier 2024.

En réalité, chaque année, nous faisons un ou deux voyages avec l’équipe de KlapYaHandz pour nous ressourcer loin de la capitale cambodgienne. Nous nous sommes donc tous rendus dans la province du MondolKiri au début de l’année 2024. Mais, nous avions amené tout le matériel et au final on a commencé à composer et produire là-bas tous ensemble et c’est comme cela que « West Side » est né.

Sur la route du retour vers Phnom Penh, nous avons commencé à réaliser quelques vidéos pour les réseaux sociaux afin de promouvoir notre future collaboration et cela a eu un immense impact alors que nous n’avions pas encore la chanson en entier ni réalisé le clip vidéo. Mais, tout le monde connaissait déjà les paroles, c’était incroyable.

Donc, juste avant le Nouvel An khmer, nous avons tout d’abord fait une tournée en province puis également dans les lycées et les universités à l’occasion du Songkran Festival. Et tout le monde demandait cette chanson et criait : « West Side Bong, West Side Bong! ».

Prochainement, vous allez participer en tant que coach à l’émission, « Rapper Fighter », qu’est-ce que cette nouvelle expérience dans votre vie d’artiste signifie ?

Vuthea : Pour moi, c’est une nouvelle expérience, c’est ma toute première fois en tant que coach pour cette émission de rap et lorsque l’on y réfléchit, c’est comme être professeur.

En effet, à la base, je suis un chanteur et moins un rappeur, je ne suis pas un expert, mais j’adore ce style musical et je m’y connais. De plus, je produis également et j’ai dix ans d’expériences dans le domaine de la musique, je sais donc comment guider la nouvelle génération. Je pense vraiment que nous pouvons grandir, apprendre et évoluer tous ensemble.

Je suis très impatient et j’ai hâte de découvrir cette jeunesse du Royaume qui doit montrer ses talents et perpétuer le rayonnement de l’industrie musicale cambodgienne dans le monde entier et faire davantage que les artistes d'hier et d'aujourd'hui.

Vous êtes déjà venu en France pour vous produire, qu’est-ce que vous avez pensé de votre audience là-bas ?

Vuthea : Je me suis rendu en France deux fois, en 2019 puis en 2022 à l’occasion des deux éditions du KlapYaHandz Tour à Paris avec Sabay Events.

J’étais très curieux de rencontrer mon public en France et il nous a donné tellement d’amour et de soutien. Pour être honnête, avec le décalage horaire, c’était compliqué, mais dès que j’ai vu la scène et le public, j’ai tout de suite senti leur énergie et la fatigue était bien loin derrière moi.

Et la suite ? Qu’est-ce que nous pouvons vous souhaiter ?

Vuthea : Forcément, je souhaite participer à plus d'événements au Cambodge.

Bien évidemment, à l’international aussi, je me suis déjà rendu au Japon ou encore, en Corée du Sud lors de Festivals cambodgiens. Donc, je veux continuer à performer dans mon pays et à l’étranger, aller à la rencontre de mon public et produire de nouvelles musiques qui résonneront dans tout le Royaume et au-delà, notamment à l’occasion du Nouvel An khmer.

 

Pour plus d’informations sur les événements et les projets musicaux de KlapYaHandz : https://www.youtube.com/c/klapyahandz  

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