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Cambodge & Musique : RuthKo, artiste franco-khmer aux multiples talents

Originaire de Battambang, le jeune rappeur franco-cambodgien RuthKo a rejoint, en 2018, le célèbre label de musique KlapYaHandz fondé par SOK Visal.

RuthKo, Artiste du label KlapYaHandz fondé par SOK Visal
RuthKo, Artiste du label KlapYaHandz fondé par SOK Visal

C’est par son habilité vocale à fusionner le rap et l’héritage musical de de l’âge d'or dans ses chansons que RuthKo a réussi à créer sa propre identité artistique. Ce dernier se confie sur son parcours entre le Cambodge et la France, son choix de devenir artiste et ses projets professionnels.

Interview

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter et raconter votre parcours qui vous a mené jusqu’à KlapYaHandz ?

RuthKo : Je m’appelle RuthKo, j’ai 24 ans et je suis originaire de Battambang et j’ai rejoint Phnom Penh en 2012. Par la suite, j’ai étudié au lycée en France pendant deux ans et durant mes études, je créais des « short comic skits » et des vidéos de freestyle qui ont été remarquées par Bong SOK Visal.

Il m’a donc contacté et j’ai de nouveau rejoint le Cambodge pour le rencontrer et signer officiellement au sein du label en 2018.

Comment la musique est-elle arrivée dans votre vie ?

RuthKo : J’ai toujours produit de la musique et j’ai également exploré le domaine de la danse. Au fond de moi, j’ai toujours voulu devenir un artiste.

J’ai été influencé par beaucoup de genres musicaux, mais j’ai surtout été inspiré par ma mère qui était une chanteuse talentueuse.

Puis, j’ai commencé à m’intéresser au rap et au hip-hop lorsque j’ai quitté le Cambodge, pendant mes études en France. À ce moment-là, c’était une période assez dure pour moi et j’ai trouvé beaucoup de réconfort dans ces genres musicaux qui m’ont permis de déstresser. Même si je ne comprenais pas forcément les paroles, cela résonnait en moi et m’a persuadé de devenir un artiste et notamment un rappeur.

D’ailleurs, si je devais nommer des rappeurs français qui m’ont inspiré je dirais, Booba, Ninho, PNL ou encore Nekfeu. Du côté des artistes khmers, j’aime beaucoup les légendes cambodgiennes des années 60 comme Sinn Sisamouth, Keo Sarath ou plus récemment, Khemarak Sereymum, Chhay Virakyuth ou encore Preap Sovath. Pour les rappeurs cambodgiens, dans l’ensemble, ils m’ont tous influencé et c’est grâce à tout cela que j’ai pu créer mon identité et l’artiste que je suis aujourd’hui.

À présent, je dirais que mon style est un mélange de beaucoup d’influences. Je fais majoritairement du rap, « melodic rap », et du hip-hop. Mais, parfois, selon mes inspirations et mes projets, je chante davantage.

Au fil des années, votre style a-t-il évolué ?

RuthKo : Oui bien sûr. Ma première chanson était un style très « old school » sans mélodie, je rappais seulement. Maintenant, j’ai évolué vers un autre niveau où je m’imprègne de beaucoup d’horizons et je mélange dans mes chansons, différents styles et inspirations musicales.

Comment votre héritage culturel khmer vous inspire-t-il dans vos réalisations artistiques ?

RuthKo : Évidemment que la culture cambodgienne m’inspire, notamment la poésie khmère qui est unique. Il n’y a pas de rimes à la fin comme il pourrait y en avoir en français ou en anglais, tout se construit au centre et entre les vers. Les instruments khmers m’inspirent également beaucoup notamment le Champei (ចាប៉ី).

Quel est votre processus de production musicale ? D’où vient votre inspiration ?

RuthKo : Tout dépend. Parfois, j’ai l’idée, mais je n’ai pas encore le « beat », c’est à dire la structure rythmique qui va composer la chanson. À l’inverse, il m’arrive, d’abord, d’avoir cette base instrumentale avant même les paroles et le style de la musique en général.

Mais ce dont je suis certain, c’est que je puise mes inspirations depuis mes émotions et mes états d’âme. Si je suis triste, je ne peux pas composer de chansons joyeuses par exemple, et inversement.

Avec Vuthea, un autre artiste de KlapYaHandz, vous avez collaboré sur le clip « West Side », comment l’idée est-elle venue de travailler ensemble sur ce projet ?

RuthKo : C’était notre toute première collaboration et cela signifie beaucoup, car nous venons tous les deux, avec Vuthea, de la « West Side », de la province cambodgienne. Lui vient de la province de Banteay Mean Chey et moi, de celle de Battambang. Nous voulions vraiment rassembler les gens autour de cette chanson.

Pour être honnête, j’ai de très bons souvenirs de tout le processus, nous avons tourné dans la province du MondolKiri et c’était vraiment génial. Entre nous, il y avait vraiment une ambiance familiale.

RuthKo lors de la réalisation du clip vidéo « West Side » avec un coq, symbole du pont entre la culture moderne de la jeunesse urbaine et le respect de la terre des anciens
RuthKo lors de la réalisation du clip vidéo « West Side » avec un coq, symbole du pont entre la culture moderne de la jeunesse urbaine et le respect de la terre des anciens

De mon côté, j’ai quand même mis du temps à trouver les paroles qui correspondaient à ce que je voulais transmettre au public. Je les ai donc modifiées à plusieurs reprises et au bout de nombreux essais, j’ai trouvé la version finale à laquelle j’aspirais.

Prochainement, vous allez participer en tant que coach à l’émission, « Rapper Fighter », qu’est-ce que cette nouvelle expérience dans votre vie d’artiste signifie ?

RuthKo : Je suis très heureux de faire partie de cette compétition car je peux aider à développer davantage la scène musicale urbaine cambodgienne et à faire émerger de nouveaux artistes.

J’ai déjà participé à une autre émission de ce genre l’an dernier, « The Rapper Cambodia ». C’est donc ma deuxième expérience en tant que coach et je suis très reconnaissant de renouveler cela, cette année.

J’ai hâte de rencontrer de nouveaux talents avec leur propre style, mais surtout, de découvrir des artistes khmères. Le Cambodge est un pays qui rayonne par sa culture et il doit montrer au monde entier ce qu’il a d’unique dans le domaine de l’industrie artistique.

La musique d’aujourd’hui est ce dont j’ai toujours rêvé et j’en suis heureux et fier. Maintenant, nous devons faire davantage pour notre pays chaque jour.

Vous êtes déjà venu en France pour vous produire, qu’avez vous avez pensé de votre audience là-bas ?

RuthKo : J’ai eu la chance de me produire une fois en France lors de la seconde édition du KlapYaHandz Tour à Paris avec Sabay Events en 2022 aux côtés de Vuthea.

L’audience en France était tellement significative pour moi, ils m’ont rendu fier sur scène. J’ai vraiment hâte de pouvoir me produire de nouveau là-bas et de réaliser d’autres scènes internationales.

Je me sens bien lorsque je voyage, que je me produis à l’étranger et que je rencontre mon public. J’ai d’ailleurs ma prochaine scène à Bali en septembre à l’occasion du Festival AXEAN et je suis plus que prêt.

Et la suite ? Qu’est-ce que nous pouvons vous souhaiter ?

RuthKo : Tout simplement, davantage de réalisations musicales.


 

Pour plus d’informations sur les événements et projets de KlapYaHandz : https://www.youtube.com/c/klapyahandz

-Instagram RuthKo : https://www.instagram.com/ruth.ko_official/?hl=fr

-Facebook RuthKo : https://www.facebook.com/RuthkoMusic/

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