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Photo du rédacteurMelissa Chenda Ang

Cambodge : Luc Rabeandriamaro, en développant la francophonie économique, l’OIF marque des points

Envoyé par Moringa Wave — une entreprise malgache dans le secteur de l’agroalimentaire — au Cambodge et au Vietnam, Luc Rabeandriamaro témoigne d’un voyage mémorable au cœur de la 1re Mission économique et commerciale de la Francophonie d’Asie-Pacifique. C’est ainsi que le Cambodge a reçu en mars 2022, dans un contexte post-covid, plus d’une centaine d’entreprises dans l’objectif de créer de nouvelles opportunités au sein de la Francophonie.

Luc Rabeandriamaro témoigne d’un voyage mémorable
Luc Rabeandriamaro témoigne d’un voyage mémorable

Entretien

En tant que jeune francophone et Malgache, la langue française peut-elle être une opportunité ?

L.R : Le français ne se présente pas comme un atout à Madagascar puisqu’au sein de la classe moyenne supérieure, nous l’apprenons depuis l’enfance. En revanche, l’anglais est une opportunité, car elle est la langue du commerce.

En développant la Francophonie économique, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a enfin touché à un point important pour son avenir. C’est pourquoi j’espère que des événements tels que la Mission économique et commerciale de la Francophonie en Asie-Pacifique (MECA) se renouvelleront, même à distance ou localement.

Quelles étaient vos attentes de la MECA et quelles en sont les retombées aujourd’hui ?

L.R : Moringa Wave avait trois objectifs lors de cette mission économique : analyser le marché asiatique et les concurrents de moringas, découvrir de nouvelles épices à mixer avec nos produits et enfin prospecter des distributeurs. Finalement, le moringa existe déjà. Quant aux épices, nous étions à la recherche d’une épice spéciale et une entreprise de poissons séchés mixés avec de la banane a retenu notre attention.

Mais comme nous exportons dans des pays comme la France, les États-Unis ou encore le Rwanda, qui exigent des certifications BIO, cela a été un frein. Nous avons remarqué qu’au Vietnam, l’utilisation de pesticide était importante. Enfin pour la distribution, nous avons eu des contacts, mais la barrière de la langue et la lourdeur administrative de Madagascar ont sans doute avorté les pourparlers. Sur les cinq participants Malgaches, deux ont signé des contrats. L’un était un contrat d’investissement pour du charbon écologique et le

second était un contrat d’échange de compétence dans le domaine de l’élevage moderne.

Qu’avez-vous pensé du climat des affaires au Cambodge et au Vietnam ?

L.R : Le Cambodge m’a paru plus attractif au niveau du climat entrepreneurial que le Vietnam. Surtout après les conférences organisées lors de la MECA. Le Cambodge a fait intervenir des politiciens qui connaissaient bien leurs domaines comme S.E. M. Sok Chenda, Secrétaire Général du Conseil du Développent au Cambodge ou M. Van Sou Leng, Président honoraire de l’Association des Usines de Manufacture au Cambodge. Au travers de leurs discours et explications, j’ai senti une volonté de développer le pays et une dynamique propice aux affaires.

Lors des visites d’entreprises, nous avons eu l’occasion de visiter Kirisu, producteur de produits laitiers, au Cambodge. Il y a déjà ce type d’entreprise à Madagascar, mais ce qui est remarquable pour Kirisu, c’est le modèle marketing très élaboré. D’ailleurs, le terrain est une concession prêtée par l’État, ce qui m’a prouvé que le gouvernement souhaitait encourager les initiatives entrepreneuriales.

Au Vietnam, nous avons visité une entreprise qui produit des matériaux industriels. Elle prospecte déjà en Afrique ! L’un des membres de la cohorte avait déjà commandé tout un matériel d’industrialisation d’infrastructure de noix de cajou au Vietnam. Avantageux, car les coûts sont moins chers que dans les pays européens et de meilleure qualité qu’en Chine. Ce fut une première pour l’OIF et les départements des Ministères des pays hôtes.

D’organiser un événement d’une aussi grande envergure, quels ont été les points forts ?

L.R : Pour un premier événement de ce type, l’organisation a été incroyable : au niveau de la sécurité, de la disponibilité du personnel, de la restauration, des hôtels qui ont été choisi. L’autre point qui m’a agréablement surpris, c’est le panel d’intervenants cambodgiens qui s’exprimaient en khmer avec une traduction directe en français lors des conférences. Cela nous permet de les comprendre de manière très claire avec une pensée bien exprimée. Et même lorsque nous n’étions plus encadrés par l’OIF et les agents des pays hôtes, j’ai été agréablement surpris de me promener tard le soir, tout en me sentant en sécurité.

Comment construire la Francophonie de demain ?

L.R : Il me semble essentiel de créer une cohésion plus importante. Cela peut se faire au travers de plateformes numériques, ce qui favoriserait nos liens. Pourquoi ne pas ouvrir une plateforme dédiée au commerce ensuite ? Lorsque nous nous sommes retrouvés avec toutes ces entreprises venues visiter le Cambodge et le Vietnam, que j’ai vu toute cette mixité, je me suis entendu penser que c’était à ça que devait ressembler la francophonie.

Propos recueillis par Melissa Chenda Ang

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