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Cambodge : Le ministère de la Culture annonce que le projet NagaCorp à Angkor est suspendu

Dernière mise à jour : 25 févr. 2021

Selon le ministère de la culture cambodgien, les plans initiaux du projet de parc à thème proposé par NagaCorp doivent être modifiés afin que celui-ci n’interfère pas avec le site historique.

réunion du Comité international de coordination d'Angkor (ICC) les 26 et 27 janvier 2021. Photo: Isa Rohany.
réunion du Comité international de coordination d'Angkor (ICC) les 26 et 27 janvier 2021. Photo: Isa Rohany.

Position du ministère

Le secrétaire d’État du ministère de la Culture et des Beaux-Arts, Sum Mab, a déclaré la semaine dernière que le complexe hôtelier et parc à thème que NagaCorp Ltd prévoit de construire à 500 mètres du parc archéologique d’Angkor est désormais « en attente ». Lors de la réunion du Comité international de coordination d’Angkor (CIC) les 26 et 27 janvier 2021, il avait déjà annoncé : « Les experts du CIC ont estimé que la proposition de NagaCorp… d’établir une parc de loisirs est trop ambitieuse et risque d’affecter le parc archéologique d’Angkor »

Rappelons que le CIC est composé de représentants de l’Autorité Apsara — l’organisme gouvernemental cambodgien qui gère le parc d’Angkor et d’équipes spécialisées de plusierus pays menant des projets de restauration dans le parc. Il comprend également des experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), car Angkor est un site du patrimoine mondial depuis 1992.

« Nous respectons les préoccupations du CIC et suivrons ses directives », a déclaré M. Mab.

« Le gouvernement cambodgien donne toujours la priorité à la préservation des sites patrimoniaux, et tout développement ou activité ayant un impact direct ou indirect sur ces sites ne sera pas autorisé », a-t-il ajouté. « Quant au complexe NagaCorp conçu pour accueillir un parc à thème, un parc aquatique, trois hôtels et des salles de réunion, le projet demeure encore à l’étude par les autorités concernées et devra désormais être modifié, puis revu par les experts du gouvernement et du CIC pour s’assurer que cela n’affecte pas le parc archéologique », a conclu Sum Mab.

UNESCO

Dans un communiqué de presse, l’UNESCO avait fait part de ses préoccupations concernant le projet de NagaCorp et indiqué que celui-ci serait examiné par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2021. Le comité, composé de représentants de 21 pays membres, est chargé de prendre des mesures lorsque les sites du patrimoine mondial ne sont pas correctement gérés. Toutefois, contrairement à ce qui a été annoncé par une certaine presse, il n’a pas été évoqué l’éventualité de déclasser Angkor.

Presse

Un article sur le projet NagaCorp publié le 13 février dans le journal français Le Monde a conduit l’ambassadeur du Cambodge en France, S.E. Ket Sophann à répondre à la journaliste auteure de l’article Florence Evin. Dans une lettre à l’éditeur, Sophann a écrit que « l’article pourrait faire croire que le Premier ministre Hun Sen serait prêt à Laisser Angkor Park de perdre son statut de site du patrimoine mondial de l’UNESCO au profit d’un parc d’attractions privé ».

« Je déplore profondément que journal Le Monde publie un article avec de telles affirmations fausses, des mensonges et des manipulations de l’opinion publique », écrivait-il le 18 février.

M. Sophann a souligné qu’Angkor Park est supervisé par le CIC Angkor et a ajouté que le journaliste aurait dû interroger les autorités au lieu de se montrer « désobligeante envers les Cambodgiens ».

Dans une annonce datée du 15 novembre 2020, NagaCorp expliquait avoir conclu un accord le 12 mai 2020 avec Apsara Authority pour « un bail de 50 ans (avec option de renouvellement) sur un terrain à bâtir de 75 hectares… situé à environ 500 mètres au sud de la zone extérieure restreinte d'Angkor Wat. NagaCorp avait également mentionné que l’entreprise de jeux ne paierait aucun loyer sur le terrain pendant sept ans et, éventuellement, trois ans supplémentaires. L’annonce du projet en début de mois avait alors été largement relayée et fustigée par la presse internationale et également fait l’objet, dans la foulée, d’une pétition qui a recueilli quelques milliers de signatures.

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