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Cambodge & Khmers rouges : Idée d'exposition, investir dans la mémoire historique

Dernière mise à jour : 18 mai

Dans les décennies qui ont suivi la chute du régime des Khmers rouges, le Cambodge a souffert d’une impunité quasi totale envers les dirigeants de l’ère Pol Pot.

Les architectes de certains des crimes de masse les plus notoires de l’histoire sont restés libres, sans être inquiétés par une procédure judiciaire crédible. Les survivants ont supporté leur douleur sans grande perspective de justice. La création en 2004 des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), un tribunal organisé et doté en personnel par le gouvernement cambodgien et les Nations unies, a ravivé leurs espoirs. Les CETC ont été créées pour rendre justice à certaines des atrocités les plus notoires commises par les Khmers rouges, notamment le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Les survivants cambodgiens ont massivement accueilli le tribunal comme une opportunité de faire avancer la vérité, la justice et la réconciliation.

Plusieurs années

Le processus des CETC s’est déroulé sur plusieurs années. Les procureurs cambodgiens et internationaux, les enquêteurs, les juges, les avocats et le personnel ont élaboré un ensemble complexe de règles et de procédures pour régir ce tribunal « hybride ». Les enquêteurs ont ensuite commencé à examiner certains des nombreux crimes commis par le régime des Khmers rouges. La première affaire s’est concentrée sur les atrocités commises dans le tristement célèbre centre de sécurité S-21 de Tuol Sleng, dirigé par Kaing Guek Eav, plus connu sous le nom de Duch. Son long procès a permis de recueillir de nombreuses preuves documentaires et médico-légales, ainsi que des témoignages d’experts et d’un certain nombre de survivants cambodgiens courageux. En 2010, les CETC ont reconnu Duch coupable de crimes contre l’humanité, de meurtre et de torture. Il s’agit du premier jugement crédible en plus de 30 ans pour les atrocités commises au Kampuchea démocratique.

Affaire complexe

La deuxième affaire des CETC portait sur une série de crimes orchestrés dans tout le pays par de hauts dirigeants khmers rouges. Le premier procès dans cette affaire a été une affaire complexe, avec de multiples inculpés, une vaste enquête et l’implication de milliers de « parties civiles » — des survivants représentés aux côtés de l’accusation dans le cadre du système novateur des CETC pour la participation des victimes. Deux des quatre personnes inculpées n’ont pas été jugées. L’ancienne ministre khmère rouge des affaires sociales, Ieng Thirith, a été jugée inapte à être jugée pour cause de démence, et son mari, l’ancien ministre khmer rouge des affaires étrangères, Ieng Sary, est décédé au cours du long procès. Les deux autres accusés, Nuon Chea et Khieu Samphan, hauts responsables khmers rouges, ont été reconnus coupables de crimes contre l’humanité en 2014. Lors d’un second procès, les deux hommes ont été reconnus coupables de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par la chambre de première instance, mais seul Khieu Samphan a survécu et a vu ses condamnations confirmées en appel.

Réactions mitigées

Pour les survivants, les procédures des CETC ont suscité des réactions mitigées. Nombre d’entre eux ont apprécié et bénéficié de la possibilité de se constituer partie civile et de participer en racontant leur histoire. Beaucoup ont également assisté à des parties du processus directement dans la grande galerie des CETC, et d’autres se sont engagés dans le processus par le biais d’événements réguliers de sensibilisation organisés par le tribunal et ses ONG partenaires. Beaucoup se sont réjouis du sentiment de justice ressenti lorsque le tribunal a prononcé ses verdicts et ont apprécié les réparations collectives et morales qu’il a accordées en collaboration avec les organisations de la société civile. Cependant, la longueur, la complexité et l’orientation juridique limitée de la procédure ont également déçu certains survivants. De nombreux survivants sont décédés avant d’avoir vu de hauts responsables Khmers rouges traduits en justice. D’autres ont déploré le petit nombre de personnes inculpées et ont souhaité que la procédure se concentre davantage sur les crimes qu’ils ont vécus et dont ils ont été les témoins quotidiens. D’autres encore considèrent le tribunal comme une affaire politique. Même les plus favorables au processus des CETC n’y voient qu’un aspect d’une quête plus large.

Idée d'exposition

Cette exposition comprendrait 15 ou 16 panneaux, chacun représentant une année de la procédure des CETC. Les panneaux mettraient en lumière les succès et les lacunes du processus en retraçant les enquêtes judiciaires sans précédent menées par le tribunal sur les crimes du Kampuchea démocratique, les inculpations de hauts responsables khmers rouges, les procès controversés et les verdicts qui ont marqué un tournant. L’exposition montrerait également les limites des CETC, telles que l’étroitesse de leur juridiction et les contraintes qui pèsent sur leur système novateur de participation des victimes. Les panneaux illustreraient également les tribulations du tribunal, notamment les controverses juridiques, les défis administratifs et les querelles politisées sur la poursuite des poursuites.

Dans l’ensemble, cela montrerait que le processus des CETC a constitué une étape cruciale dans la justice en matière de génocide pour les survivants cambodgiens, mais qu’il s’agit d’une étape limitée et imparfaite. Cette chronologie de l’expérience des CETC montre donc qu’il est toujours nécessaire d’investir dans la mémoire historique et la justice au Cambodge.

Par John D. Ciorciari

Doyen de la Hamilton Lugar School of Global and International Studies, Université de l'Indiana (États-Unis)

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Pourquoi #NorodomSihanouk, créateur du Partie Communiste Cambodgien, les #KhmersRouges et son Épouse #PauleMoniqueMonineathIzziSihanouk, cadre dirigeante du Partie #Communiste Vietnamien les #Vietcongs, tous les 2 Responsables des pires Crimes de Génocide, Crimes contre l'Humanité, Crimes de Guerre ayant entraîné la mort de 4 millions d'habitants au #Cambodge de 1975 à 1979 sur une population totale de 7 millions d'habitants au Cambodge en 1975 ne sont pas poursuivis par la Justice dont le danger c'est l'#Impunité et le #Négationnisme de ces Crimes ? Alors que le Japon avait fait construire un Monument en hommage à la mémoire des #victimes dans le charnier de #ChoeungÊk, Norodom Sihanouk voulait le détruire pour effacer les crimes qu'il a commis. Le titre honorifique de Reine Mère du Cambodge attribué à Paule Monique…

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