Une grande partie des déchets plastiques dans le pays est jetée ou brûlée, produisant souvent des fumées toxiques qui causent des problèmes de santé.
Une nouvelle initiative de recyclage du plastique inverse le scénario, en collectant entre cinq et dix tonnes par mois de déchets plastiques provenant d’ONG et d’entreprises privées et en produisant des briques écologiques destinées au secteur de la construction.
Sok Thy, le fondateur d’Eco-Bricks, situé dans le village de Prek Ho Lech, province de Kandal, raconte qu’avant d’ouvrir son entreprise de recyclage du plastique, il a étudié les techniques utilisées dans la région, notamment en Thaïlande, en Malaisie, aux Philippines, en Chine et en Inde.
Il pensait avoir les connaissances nécessaires pour démarrer une opération à petite échelle en 2019, mais le manque de capital et de matières premières a retardé son opération jusqu’en 2020.
Lors de sa première année de production, il ne disposait pas de machine à broyer le plastique et utilisait ciseaux et couteaux pour couper le plastique en morceaux suffisamment petits pour le processus. Il a ensuite acheté un moteur et des pièces de machine pour assembler sa propre unité de broyage automatique, mais il faudra deux ans d’expérimentation avant qu’elle ne fonctionne correctement.
Cependant, grâce à son travail acharné et à sa passion, il a pu rivaliser avec d’autres entreprises de recyclage du plastique et remporter plusieurs fois le prix de la meilleure entreprise dans cette activité.
La première compétition a réuni 44 entreprises, qui fabriquaient toutes des briques en plastique recyclé. La deuxième s’est tenue à l’Institut de technologie du Cambodge. Thy’s Eco-bricks a remporté la première place dans les deux compétitions. La dernière compétition est devenue connue sous le nom de « Brick Business Award », et son équipe a également dominé la compétition.
« Grâce aux fonds que nous avons reçus en remportant ces concours, nous avons pu développer notre activité. Aujourd’hui, mon entreprise a reçu un certificat de propriété intellectuelle du ministère du Commerce et un certificat d’amitié environnementale du ministre de l’Environnement. Nos produits ont récemment été reconnus par le Conseil des ministres », confie M. Thy.
Selon l’entrepreneur, son entreprise utilise cinq à dix tonnes de déchets plastiques par mois, qui sont mélangés à des matières premières pour produire des briques.
Cette initiative est bénéfique pour l’environnement et la société, car les déchets plastiques sont désormais collectés sur son site.
Lorsque les gens apprennent qu’il produit des briques, ils changent d’attitude et ne jettent plus le plastique ni le brûlent, mais le donnent à Thy et à son équipe. Deux kilogrammes de plastique suffisent à produire une brique.
« Nous ne produisons pas nos briques en utilisant du bois pour les brûler — notre chaîne de production suit la technique du simple séchage et de l’arrosage. Cela permet également d’éviter d’utiliser du bois. Nos briques ont une durée de vie de plus de 50 ans et sont cinq à six fois plus solides que les briques d’argile rouge standard. Nous contribuons à assainir l’environnement et nous aidons le secteur de la construction », dit-il.
M. Thy annonce qu’il a aujourd’hui vendu son modèle commercial à dix franchisés. Il leur a appris à installer les machines dont ils ont besoin pour produire des briques écologiques de la même qualité que celles de son entreprise.
Il dit produire cinq types d’écobriques, dont la plus grande mesure 25 cm sur 12,5 cm sur 10 cm. Elles ont été utilisées pour construire toutes sortes de structures différentes à travers le Royaume. La qualité de ses briques a été testée par l’Institut de technologie du Cambodge.
Son entreprise bénéficie du soutien des autorités et il appelle les ONG et le gouvernement à le soutenir davantage, lui et ses franchisés. Il souhaite que les institutions gouvernementales participent à l’utilisation des écobriques et éduquent le public à la réduction des déchets plastiques.
Selon lui, ce sont surtout les étrangers qui fournissent les déchets et utilisent ses briques, les Cambodgiens se montrant moins impliqués.
« Si le gouvernement nous soutenait avec des capitaux, une assistance technique ou promouvait ce que nous faisons, cela aiderait. Il est difficile de vendre nos produits à grande échelle, et nous ne vendons qu’au secteur privé. Si le gouvernement insistait sur l’utilisation de briques écologiques dans un plus grand nombre de projets, nous vendrions beaucoup plus de produits et bénéficierions d’une grande publicité », dit-il.
Pheap Chanchealin, assistante marketing de River Ocean Cleanup, est heureuse d’entendre parler de toute forme de recyclage, et se dit ravie que davantage d’initiatives permettent de transformer les déchets en produits utiles.
« Tout ce qui permet de recycler ce que nous considérons comme des déchets sans valeur en quelque chose d’utile est une initiative fantastique à mes yeux », dit-elle.
Selon le ministère de l’Environnement, plus de 10 000 tonnes d’ordures sont collectées chaque jour à Phnom Penh. 20 % des déchets sont en plastique, dont 10 % seulement sont recyclés.
Kim Sarom avec notre partenaire The Phnom Penh Post
bonjour puisque je savoir ou se trouve son entreprise exactement Svp