Les salons du Raffles Hotel Le Royal accueillaient ce weekend le concours du meilleur sommelier du Cambodge. Une épreuve nationale qui avait débuté en 2013 avant d’être interrompue en raison du Covid-19, qui a permis de souligner le besoin de plus d'experts dans le domaine du vin à l'échelle locale.
Ce concours, porté par la toute jeune Association des Sommeliers du Cambodge avec le soutien de plusieurs généreux sponsors se déroulait sur deux jours et en trois étapes. La première épreuve consistait en un test écrit sur les connaissances générales du sommelier en matière de vin. La seconde était une dégustation à l'aveugle avec un accord mets et vins. Enfin, la troisième difficulté consistait à corriger une carte des vins, à ouvrir une bouteille et à en servir un verre aux juges, à déguster à l'aveugle plusieurs vins et spiritueux et à servir avec délicatesse un vin mousseux.
Les concurrents étaient également jugés sur leur leur présentation et leurs connaissances en matière de service. Pour cette édition 2024, ouverte au adultes travaillant dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie, seuls les lauréats des éditons précédente n'étaient pas autorisés à se présenter.
Au-delà d'une simple compétition, ce concours national était aussi l'occasion de mettre en évidence une profession encore trop peu connue et dont le Cambodge a définitivement besoin pour son industrie hôtelière et ses restaurants de qualité. C'est la raison pour laquelle l'association des sommeliers relance cette compétition, Comme l'explique Eden Gnean, présidente de l'association :
« L'Association des Sommeliers du Cambodge a été reformée en février de cette année, donc c'est un nouveau départ. Le niveau est très élevé, les examens sont tous très difficiles, mais les candidats, à mon sens, se débrouillent très bien. Nous avons eu quatorze candidats pour ce concours 2024 et c'est encourageant, même si j'aurais souhaité en avoir plus ».
Concernant le niveau des candidats, Mme Gnean explique :
« Nous n'avons pas de sommelier certifié de nationalité cambodgienne dans le pays. Mais certains d'entre eux ont suivi le niveau 2 du WSET Global Certifications, un cours de formation sur les vins et spiritueux de très bon niveau que l'association a organisé il y a quelques mois. Certains d'entre eux ont une connaissance empirique grâce à leur travail dans ce secteur, mais c'est surtout un ensemble de gens passionnés par le vin ».
À savoir si le Royaume a besoin de plus de sommeliers, la présidente affirme :
« Oui, bien sûr, nous en avons besoin parce que c'est un métier très important, une profession très humble, Nous devons nous assurer que le vin que nous recommandons aux clients s'accorde bien avec le plat qu'ils mangent, qu'il corresponde au budget des clients et que nous transmettons le bon message. »
Enfin, à propos des besoins de formation, Mme Gnean conclut :
« Nous n'avons pas d'école spécialisée dans le Royaume mais, avec l'Association des Sommeliers du Cambodge, nous essayons de mettre en place localement des cours certifiés et nous avons un programme très intéressant dans les deux ans à venir. Nous souhaitons faire venir plus de spécialistes du vin de niveau international et nous sommes très enthousiastes à cette perspective. Je suis très heureuse parce que nous avons de bons partenaires, et tous les membres du conseil d'administration travaillent très dur dans cette direction, à savoir faire avancer la profession. »
« Pour ce concours 2024, nous avons invité M. Tommy Lam de Singapour, président de l'Asia Wine Institute qui organise de nombreux concours en Asie du Sud-Est et en Chine. Je pense que nous avions là une bonne combinaison. Je tiens enfin à remercier tous les participants pour leurs efforts, leur engagement et leur courage pour cette édition. Je pense que ce concours constitue une source d'inspiration pour eux et les encourage à continuer à apprendre », précise-t-elle.
Mêmes enthousiasme et points de vue de part des professionnels du secteur. Jeroen Van Daalen,directeur général des Celliers d'Asie, une société qui importe des vins dans le Royaume depuis trente ans explique :
« il est très important que les Cambodgiens développent leurs compétences dans le monde du vin. Concernant l'évolution du niveau des sommeliers au Cambodge, il y a des hauts et des bas. Je veux dire qu'il y a des gens qui travaillent dans ce domaine depuis de nombreuses années et qui évoluent. Mais il y a aussi de nouveaux visages, de nouvelles personnes et des gens qui s'intéressent à cette profession et les activités de ce type proposées par l'Association des Sommeliers du Cambodge sont encourageantes ».
« Nous avons certainement besoin de plus de sommeliers, ou de personnes qui connaissent les vins et les spiritueux. Je pense que ce concours est une très bonne initiative et que la renaissance de l'Association des Sommeliers du Cambodge est la force motrice qui suscite l'intérêt pour ce type d'activité et aussi plus de passion. », concluait M. Van Daalen.
Les lauréats
Pour cette édition 2024, c'est une jeune sommelière, Morn Sreysokheang, travaillant qu Shangri-La de Phnom Penh comme Capitaine qui a remporté le première place, suivie par Sok Nison, directeur du restaurant Khéma Pasteur alors que Dy Somalen, Cheffe d'équipe au Shangri-La a remporté la troisième place. Deux femmes sur le podium donc, ce qui montre que la profession n'est pas - contrairement à parfois quelques préjugés - réservée qu'aux hommes.
Les trois lauréats ont été largement récompensés par les sponsors, par des prix en espèces et de nombreux cadeaux lors du cocktail de clôture qui précédait un dîner au restaurant de l’hôtel et auquel étaient invités tous les participants.
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