Les récents rapports alarmistes concernant la pollution de l'air à Phnom Penh ont quelque peu alerté le public et les médias, tendant ainsi à présenter la situation du Cambodge comme catastrophique. Ce n'est pas tout-à-fait le cas et c'est l'occasion de rappeler que la situation mérite d'être éclaircie.
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L'air de Phnom Penh est-il vraiment pollué ?
Durant certaines périodes, la qualité de l'air à Phnom Penh est souvent dégradée, surtout pendant la saison sèche (novembre-avril). Les principaux facteurs de pollution sont principalement :
Les émissions des véhicules : Véhicules anciens, absence de contrôle des émissions et urbanisation rapide
Poussière de construction : Les immeubles de grande hauteur et les projets d'infrastructure émettent des particules fines (PM2.5/PM10)
Pollution industrielle : Usines (par exemple, fours à briques) et combustion de déchets
Brûlage de biomasse : Les agriculteurs brûlent les résidus de récolte et les déchets dans les provinces voisines
Conditions météorologiques : L'air sec et stagnant emprisonne les polluants, ce qui s'aggrave pendant les brûlages agricoles saisonniers
L'IQA (indice de qualité de l'air) dépasse souvent les limites de sécurité de l'OMS (PM2,5 > 25 μg/m³). Par exemple, en 2023, la moyenne annuelle des PM2,5 à Phnom Penh était d'environ 35-50 μg/m³, avec des pointes à 150+ μg/m³ les mauvais jours (similaire à des villes très polluées comme Delhi ou Bangkok).
Cette situation deviendra-t-elle permanente ?
La pollution de l'air à Phnom Penh n'est pas nécessairement permanente, mais pour l'inverser, des solutions à long terme sont à envisager :
L'action du gouvernement : Normes d'émissions plus strictes, transports publics écologiques (par exemple, bus électriques) et mise en œuvre de mesures de contrôle de la construction et de la poussière
Planification urbaine : Réduire les embouteillages, étendre les espaces verts et réglementer les zones industrielles
Coopération régionale : S'attaquer à la brume transfrontalière due aux brûlages agricoles dans les pays voisins
Les progrès sont toutefois très perfectibles. Le développement rapide du Cambodge donne souvent la priorité à la croissance économique plutôt qu'à la protection de l'environnement. En l'absence de changements systémiques, la pollution risque de persister ou de s'aggraver à mesure que la ville s'agrandit.
Cette pollution est-elle dangereuse ?
Une exposition prolongée présente des risques pour la santé. À court terme, cela peut provoquer Irritation des yeux, de la gorge et des poumons et aggravation de certaines allergies.
À long terme, il existe un risque accru de maladies cardiaques, de cancer du poumon et de maladies respiratoires. Les groupes vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes souffrant de maladies préexistantes) sont les plus exposés. Les particules PM2,5 (suffisamment minuscules pour pénétrer dans le sang) sont la principale préoccupation. L'OMS estime que la pollution atmosphérique est à l'origine de nombreux décès prématurés chaque année au Cambodge.
Réagir
Vérifier l'IQA en temps réel sur des plateformes comme IQAir ou AirVisual
Porter des masques N95 à l'extérieur les jours de forte pollution
Utiliser des purificateurs d'air à l'intérieur
Éviter de faire de l'exercice à l'extérieur pendant les heures de forte pollution
Perspectives
La pollution de l'air à Phnom Penh n'est pas irréversible, mais une amélioration significative dépend de la volonté politique, de la sensibilisation du public et de l'investissement dans des infrastructures durables. Pour l'instant, elle constitue un risque sérieux mais gérable pour les résidents et les visiteurs. Des villes comme Pékin et Mexico ont montré que la pollution pouvait être réduite grâce à des efforts soutenus, mais la voie à suivre pour le Cambodge est encore à définir.
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