Beaucoup se souviennent du touchant Kem Sereyvuth dans le rôle du conducteur de cyclo qui se lie d'amitié avec le personnage principal du film « City of Ghosts » (2002 Matt Dillon). Sereyvuth n'est plus, il a rejoint James Caan, dans la Cité des Anges.
Son interprétation du conducteur de cyclo-pousse Sok, personnage au grand cœur et sympathique avait littéralement séduit les spectateurs et la critique. Sereyvuth était ensuite apparu en 2005 dans le film Holly, en tant que vendeur d’essence dans un film sur l’adoption et ses travers.
À l’origine, Matt Dillon, réalisateur et personnage principal du film l’avait repéré devant le Capitol du quartier d’Orussey, après que le Cambodgien lui eut proposé de le conduire.
Dillon avait refusé, mais lui avait demandé de passer une audition pour le film en cours de tournage. La star américaine lui aurait ensuite donné quelques rudiments pour jouer devant la caméra. Bien que Kem Sereyvuth n’ait vu qu’un seul film en anglais et qu’il n’eut jamais joué, Dillon avait deviné un authentique talent brut sous l’uniforme de policier que portait Kem Sereyvuth pour son audition.
Le Cambodgien, qui avait 38 ans à l’époque du film, a grandi dans un orphelinat de Kompong Thom. Il s’est engagé dans l’armée et a servi pendant trois ans avant de travailler pour l’APRONUC avant de s’installer à Phnom Penh. Là, il a mis à profit sa connaissance de l’anglais pour balader des touristes en moto dans la capitale, un travail qu’il cumulait avec un emploi de policier.
Éphémère
L’attrait d’Hollywood n’a été qu’un bref instant de vie et le Cambodgien a utilisé le cachet de ses débuts dans le cinéma, 6000 dollars pour City of Ghosts, pour rénover la ferme familiale de Takéo. L’histoire de Kem Sereyvuth pourrait ressembler à un conte de fées, mais son passage à la célébrité n’est pas l’histoire d’un Cambodgien qui aurait fait fortune à Hollywood. C’est l’histoire d’un Cambodgien sans argent qui a eu de la chance, a côtoyé des stars, a gagné quelques milliers de dollars, a participé à des festivals de cinéma aux États-Unis dont celui de Sundance, puis est rentré dans son pays pour reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée : Dans un commissariat de la banlieue de Phnom Penh et, de temps à autre, sur sa vieille moto.
Performance
Les critiques de ce thriller à suspense ont été mitigées, mais beaucoup ont salué la performance de Kem Sereyvuth en raison de son naturel et de sa bonne humeur contagieuse.
« Si le choix de James Caan et de Gérard Depardieu a été une évidence, celui de Kem Sereyvuth a été un miracle », publiait à l’époque le Los Angeles Times dans une critique du film de Dillon, ajoutant : « Dillon n’a pas seulement engagé un acteur, il était si bon dans ses premières scènes qu’il lui a élargi le rôle, et Sereyvuth est devenu, d’une certaine manière, le cœur du film ».
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