Bien plus qu’un film documentaire sur Sinn Sisamouth, « Elvis of Cambodia: The Legacy of Sinn Sisamouth » de Chris G. Parkhurst met en lumière l’identité cambodgienne, son histoire musicale unique et la résilience du Royaume pour perpétuer ce précieux héritage laissé par l’artiste.
Grâce à ce documentaire qui a fait l’ouverture du Festival International du Film au Cambodge mardi dernier au théâtre Chaktomuk, la voix, les chansons et l’héritage de Sinn Sisamouth ont joliment résonné dans ce lieu si emblématique.
Elvis of Cambodia: The Legacy of Sinn Sisamouth, l’héritage de la légende musicale cambodgienne
Le film de Chris G. Parkhurst souligne les réalisations musicales exceptionnelles accomplies au cours de la vie du chanteur. En détaillant l’héritage de sa musique, le film permet de découvrir à la fois les efforts de sa famille pour le protéger et révèle aussi l’influence que sa musique a exercée sur de nombreux Cambodgiens. De Phnom Penh, à la province de Kampong Tom en passant par l’Oregon, dans les restaurants, les tuk tuks ou encore au milieu des rues, sa voix rassemble le peuple khmer, mais également tous les amoureux de musique.
Le travail d’orfèvre de Chris G. Parkhurst, son équipe et de la communauté cambodgienne
Il a plus de dix ans, lorsque l’idée de réaliser un film sur Sinn Sisamouth est apparue, Chris G. Parkhurst n’aurait jamais pensé en faire un long métrage. « Au début, je pensais faire un court dans le but de parler de l’héritage laissé par Sinn Sisamouth. Puis, quand nous avons commencé à filmer, je me suis dit que c’était impossible de s’arrêter là. Je devais réaliser quelque chose de beaucoup plus ambitieux, car je devais rendre hommage au peuple cambodgien », explique Chris G. Parkhurst, réalisateur du documentaire « Elvis of Cambodia: The Legacy of Sinn Sisamouth ».
Avec de nombreuses recherches d’informations et de témoignages, ce projet a mené Chris et toute son équipe à parcourir le Cambodge, et au-delà, à la rencontre du peuple khmer afin de pouvoir comprendre pourquoi et comment sa musique résonne et survit encore plusieurs décennies après sa disparition.
Beaucoup de ressources précieuses ont été confiées par une communauté généreuse et prête à échanger pour ce projet emblématique. C’est notamment en rencontrant la famille de Sinn Sisamouth : son épouse, Keo Thorng Gnut, son fils, Sinn Chanchhaya ou encore sa petite fille, Sin Setsochhata que l’histoire et l’héritage laissé par l’artiste ont pu prendre tout son sens.
Le rayonnement de la culture khmère par la musique
Lorsque Chris G. Parkhurst a commencé à travailler au Cambodge en 2004, il a croisé le chemin d’un conducteur de tuk tuk qui ne cessait d’écouter les chansons de Sinn Sisamouth durant ses trajets.
Chris s’est alors interrogé et le conducteur lui a confié que c’était le chanteur le plus connu du Cambodge en lui déclarant : « C’est le Elvis du Cambodge. » Loin d’être une assimilation ou une comparaison, le conducteur de tuk tuk voulait seulement lui faire comprendre la notoriété et l'importance de ce dernier dans le Royaume. À la sortie de son film, Chris G. Parkhurst souhaitait le dédier au peuple cambodgien en guise de remerciement à cette communauté qui a beaucoup contribué à la réalisation de son film.
« Je pense que le peuple khmer est naturellement connecté au passé. Peu importe d’où l’on vient ou, quelle que soit notre activité au Cambodge, tout le monde est connecté à Sinn Sisamouth », confie le réalisateur. Il ajoute :
« La beauté, c’est que Sinn Sisamouth est connu de tous les Cambodgiens du Royaume, mais également de la diaspora. Tous chantent du Sinn Sisamouth. »
Le film en est d’ailleurs la preuve, que ce soit à Phnom Penh, Battambang, Kampong Ton ou encore dans l’Oregon, des scènes quotidiennes prennent vie naturellement avec la musique de Sinn Sisamouth en fond.
La première au théâtre Chaktomuk, un moment unique
Pour sa première au Cambodge, « Elvis of Cambodia: The Legacy of Sinn Sisamouth » a été diffusé dans l’un des lieux culturels les plus significatifs de Phnom Penh : le théâtre Chaktomuk.
« Il y a dix ans, quand nous avons commencé à filmer, nous rêvions de montrer le film au théâtre Chaktomuk et aujourd’hui, le rêve est devenu réalité », affirme Chris G. Parkhurst.
Des grandes villes aux plus lointaines provinces, l'auteur souhaite diffuser le documentaire dans tout le Cambodge Ce film est également dans un sens, l’histoire d’amour de Chris G. Parkhurst avec le Royaume et la communauté cambodgienne. Voyant cette effervescence autour des chansons de Sinn Sisamouth que ce soit dans les villes ou les provinces du Cambodge, le réalisateur souhaite faire rayonner à nouveau cette voix exceptionnelle partout dans le Royaume et notamment dans les différentes villes et provinces.
« J’ai besoin que les Cambodgiens le regardent. Je n’ai pas fait ce film pour moi, il est pour les Cambodgiens, pour le Cambodge », confie-t-il avec reconnaissance et humilité.
Une grande première exceptionnelle pour le Cambodge au théâtre Chaktomuk, lieu où Sinn Sisamouth et d’autres artistes ont laissé leur empreinte en s’y produisant autrefois. Grace à ce rappel nostalgique, la voix de Sisamouth ne cessera probablement de franchir les murs des théâtres, des vitres des maisons, les portes des restaurants ou encore de résonner dans les champs de campagnes en province.
Pour en savoir davantage sur le film « Elvis of Cambodia: The Legacy of Sinn Sisamouth » : elvisofcambodia.vhx.tv/
Pour plus d’information sur le CIFF et son programme : cambodiaiff.com/
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