Proposé par Thierry Descamps, Belge installé au Cambodge, et qui se définit comme un « néo-expat », quelques chroniques des petits aléas de la vie d’un expatrié vivant dans le royaume. C’est bien vu, exprimé comme un candide, sans prétention et probablement utile pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus sur l’expatriation au Cambodge.
NDLR : Ce texte a été écrit avant l'arrivée des Grab et PassApp, et les difficultés amusantes évoquées par le « néo-expat »sont bien moins fréquentes.
Le khmer (et donc son écriture) dérive du sanskrit. Si on s’en tient au baragouin touristique, tout va bien. Bonjour, au revoir, merci et surtout « trop cher » (thlay pèk) n’exigent pas un don des langues. Pour le tuktuk on se munira d’une carte de la ville. Même avec ce viatique, il n’y a qu’une chance sur deux que le conducteur vous amène à destination. Si vous tombez sur un chauffeur venu de la campagne (on les identifie généralement à leur tuktuk déglingué), il vous amènera n’importe où au hasard et vous déposera avec un grand sourire à l’autre bout de la ville en considérant qu’il s’en est bien tiré. Les moins téméraires s’arrêteront au bout d’un ou deux kilomètres et vous demanderont où il faut aller.
Un mélange d’anglais d’arrière-cuisine prononcé avec l’accent urdu (ou bosniaque au choix) accompagné de grands gestes si possible pas désespérés (ça les stresse) peut parfois entraîner un début de solution. Il y a aussi des tuktuks très sympas, efficaces et bons connaisseurs de la ville. Gardez leur téléphone et appelez-les pour une course. S’ils sont dans vos parages, ils vous récupéreront volontiers et ça leur fera plaisir (si vous êtes de bonne compagnie).
Et le pire c’est que, quand vous arrivez à faire une phrase compréhensible de plus de cinq mots avec prépositions, conjonctions et tout, les Khmers sont tellement gentils et contents de vous entendre parler leur langue qu’ils en déduisent immédiatement que vous la maîtrisez et vous répondent branchés sur le haut débit …. Tout est à refaire et par lassitude vous repassez à l’anglais avec accent urdu ( genre “please dhrayv’ mi to the british humbassy” ).
Thierry Descamps
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