L’Autorité nationale d’Apsara (ANA) dément avoir interdit l’utilisation de trépieds dans le parc archéologique d’Angkor, expliquant que la confusion provient d’une règle de longue date qui oblige les photographes et vidéastes professionnels à demander une autorisation pour filmer dans l’enceinte des temples.
Cette explication fait suite à une publication sur Facebook, devenue virale, dont la légende en anglais indiquait : « Les trépieds sont désormais interdits dans la zone d’Angkor Wat ».
Un utilisateur des médias sociaux a écrit : « Pas même sur les pierres ou sur le sol ! Quel que soit votre objectif, vous devez maintenant demander la permission ? Et si vous voulez vous souvenir d’un magnifique coucher de soleil ? Sans trépied, quelle qualité de photographie obtiendriez-vous ? »
Long Kosal, directeur général adjoint de l’ANA — l’organisme chargé de gérer le parc — a démenti ces allégations :
« Le problème est qu’il n’y a pas d’interdiction de l’utilisation des trépieds. Nous essayons de réglementer les photographes commerciaux. De nombreux sites du patrimoine mondial sont confrontés au problème de l’exploitation des images, où les photographes utilisent leurs images à des fins commerciales », explique-t-il.
Il précise également que l’ANA n’a jamais interdit au public de prendre des photos comme souvenirs personnels, avec ou sans trépied, mais explique que les photographes professionnels doivent s’adresser aux autorités, qui ont une liste de prix fixes. Les droits, qui sont peu élevés, sont collectés et versés dans les caisses de l’État :
« La nécessité d’une autorisation dépend de la situation spécifique. Le problème n’est pas le trépied, mais le fait de savoir si la personne prend des photos à des fins commerciales ou privées. »
Kosal ajoute qu’il a été informé par le personnel en service à ce moment-là que ceux qui se plaignaient étaient un groupe de YouTubers qui tournait des séquences pour créer du contenu.
Il était très clair qu’ils avaient l’intention d’utiliser les images qu’ils capturaient pour gagner de l’argent, et qu’ils auraient donc dû demander la permission de filmer. Pour lui,
« Cela montre clairement un manque de connaissance de la réglementation, et démontre que leurs accusations étaient incorrectes »
Kosal précise également que les agents de l’ANA sont généralement capables de faire la différence entre les touristes et les professionnels grâce à leur équipement.
« Ce que nous voulons, c’est une gestion fluide du site pour tout le monde. L’ANA ne fait pas de discrimination, car les sites du patrimoine mondial sont pour tout le monde. Les règles doivent être appliquées de la même manière. Ce qui est particulier, c’est que les Cambodgiens ne payent pas de droit d’entrée.
Il rappelle aussi que les séances de photos avant un mariage ou une cérémonie de prière nécessitent aussi une autorisation, comme toute autre séance organisée. Il s’agit simplement de maintenir l’ordre dans le parc, précise-t-il.
Kosal rappelle également que les contrevenants ne sont pas soumis à des amendes ou à d’autres sanctions, que les règles ne sont pas nouvelles, et qu’il existe des bannières et des panneaux explicatifs sur le site. Le règlement a été imprimé en khmer et dans plusieurs langues étrangères.
Le code de conduite d’Angkor pour l’entrée dans le parc archéologique, qui est affiché à l’entrée du complexe des temples, stipule que la prise de vidéos ou de photos avec du matériel professionnel à des fins commerciales nécessite une autorisation de l’Autorité.
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