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Actualité & Région : L’armée prend le contrôle au Myanmar, le Cambodge plaide la neutralité

L’armée du Myanmar a pris le contrôle du pays alors que Aung San Suu Kyi et de nombreux hauts responsables politiques du pays ont été arrêtés. Un présentateur de la chaîne de télévision appartenant à l’armée du pays, Myawaddy, a annoncé aujourd'hui la prise de contrôle et a cité une section de la constitution rédigée par l’armée qui permet aux forces armées de prendre le contrôle en cas « d’urgence nationale ».

Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi

Le présentateur a déclaré que la raison de la prise de contrôle était en partie due à l’incapacité du gouvernement à donner suite aux allégations de fraude électorale de l’armée lors des élections de novembre 2020 et au fait qu’il n’ait pas reporté les élections en raison de la crise des coronavirus. « Avec la situation que nous constatons actuellement, nous devons supposer que l’armée organise un coup d’État », a déclaré à l’agence de presse Myo Nyunt, porte-parole du parti au pouvoir de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) du Myanmar.

La prise de contrôle est un net renversement des avancées vers la démocratie au Myanmar réalisés ces dernières années après cinq décennies de régime militaire et d’isolement international qui ont commencé en 1962. Dans une lettre publiée sur un profil Facebook du président de la NLD et attribuée à Suu Kyi, cette dernière a été citée comme exhortant la population à « ne pas accepter » le coup d’État militaire.

Les actions de l’armée ont déjà été largement condamnées au niveau international. La session parlementaire d'aujourd'hui devait être la première depuis les élections de l’année dernière, alors que la tension persistait à propos des récents commentaires de l’armée qui étaient largement considérés comme une menace de coup d’État. L’armée maintient que ses actions sont légalement justifiées, bien que le porte-parole du parti de Suu Kyi, ainsi que de nombreux observateurs internationaux, ait déclaré qu’il s’agissait en fait d’un coup d’État.

Réaction cambodgienne

Au Cambodge, le Premier ministre Hun Sen a déclaré ce matin que le Royaume « suivait de près la situation au Myanmar ».

« Le Cambodge suivra la situation au Myanmar, mais, en tant qu’État membre de l’ASEAN, le gouvernement ne fera aucun commentaire sur les affaires internes des autres pays de la région », a-t-il souligné lors de la cérémonie d’ouverture du chantier de la station de traitement d’eau de Bakhèng à Phnom Penh.

Aung San Suu Kyi s’était rendue au Cambodge en avril 2019 pour une visite officielle visant à renforcer les liens entre les deux pays. Cette visite de trois jours était la première depuis que Suu Kyi était devenue chef du gouvernement de son pays en 2016. Le Myanmar et le Cambodge sont deux pays qui ont en commun de s’être rapprochés de la Chine en réponse aux pressions des pays occidentaux sur les questions des droits de l’homme. Les préoccupations concernant le Myanmar se sont concentrées sur les exactions commises par l’armée contre la minorité musulmane rohingya, qui ont conduit plus de 700 000 personnes à traverser la frontière avec le Bangladesh, tandis que le Cambodge a été principalement critiqué par les puissances occidentales pour avoir dissous le seul parti d’opposition avant les élections de 2018.

S.E. Hun Sen a plusieurs fois fermement défendu le Myanmar contre les accusations concernant la minorité rohingya et répondait volontiers aux critiques des étrangers sur les questions politiques dans la région du Mékong, arguant que « les pays devraient être autorisés à résoudre seuls leurs problèmes intérieurs ».

Condamnations de la part des dirigeants européens et mondiaux

Un porte-parole du gouvernement français a déclaré que Paris appelait à « respecter le vote du peuple birman ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a écrit sur Twitter qu’il condamnait « le coup d’État et l’emprisonnement illégal de civils, dont Aung San Suu Kyi, au Myanmar ».

« Le vote du peuple doit être respecté et les dirigeants civils libérés, a-t-il ajouté »

Le bureau du secrétaire général de l’ONU a publié une déclaration citant les événements comme un « coup sérieux aux réformes démocratiques ». Le nouveau secrétaire d’État américain Anthony Blinken a également publié une déclaration exprimant « une grave préoccupation et une inquiétude » concernant les détentions des responsables civils.

« Nous appelons les chefs militaires birmans à libérer tous les responsables gouvernementaux et les dirigeants de la société civile et à respecter la volonté du peuple birmane exprimée lors d’élections démocratiques », a-t-il écrit en utilisant le nom « Birmanie ».

« Les États-Unis soutiennent le peuple birman dans ses aspirations à la démocratie, à la liberté, à la paix et au développement »

La Chine a appelé les acteurs militaires et politiques du Myanmar à « régler leurs différends dans le cadre de la constitution et des lois ». « La Chine est un voisin amical du Myanmar », a déclaré lundi Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

« Nous espérons que toutes les parties prenantes régleront leurs différends dans le cadre de la constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale », a-t-il ajouté.

Chronologie des événements

La détention des politiciens et les coupures dans les signaux de télévision et les services de communication ce lundi ont été les premiers signes des intentions de prise de pouvoir de l'armée. L’accès téléphonique et Internet à Naypyitaw a été perdu et le parti de la Ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi n’a pas pu être joint. Le service téléphonique dans d’autres régions du pays serait également en panne, même si la population pouvait encore utiliser Internet dans de nombreuses régions.

L’Irrawaddy, un service de presse en ligne, a cité Myo Nyunt en rapportant que Suu Kyi et le président du pays, Win Myint, ont tous deux été détenus très tôt dans la matinée. Son reportage indiquait que les membres du Comité exécutif central du parti, les législateurs et les membres du cabinet régional avaient également été placés en détention.

Une liste d’autres personnes soupçonnées d’avoir été détenues comprenait le cinéaste Min Htin Ko Ko Gyi, l’écrivain Maung Thar Cho et d'autres vétérans du mouvement de protestation étudiante du pays de 1988 comme Ko Ko Gyi et Min Ko Naing. Leur détention n’a pas pu être confirmée immédiatement.

La télévision militaire a annoncé que le commandant en chef, le général principal Min Aung Hlaing, serait en charge du pays, tandis que le vice-président Myint Swe serait promu au poste de président par intérim. Myint Swe est un ancien général connu pour avoir mené une répression brutale contre les moines bouddhistes en 2007. Il est également un proche allié de l’ancien chef de la junte Than Shwe.

Alors que la nouvelle des actions de l’armée se répandait à Yangon, un sentiment de malaise grandissait parmi les résidents qui, plus tôt dans la journée, étaient encore entassés dans les cafés pour le petit-déjeuner et faisaient leurs courses du matin. Les gens enlevaient les drapeaux rouge vif du parti de Suu Kyi qui ornaient autrefois leurs maisons et leurs entreprises.

Des files d’attente se sont formées aux guichets automatiques alors que les gens attendaient de retirer de l’argent. Les travailleurs de certaines entreprises ont décidé de rentrer chez eux.

Quelle clause utilisée par les militaires ?

La constitution de 2008, rédigée et mise en œuvre pendant le régime militaire, contient une clause qui stipule qu’en cas d’urgence nationale, le président, en coordination avec le Conseil national de défense et de sécurité, peut publier un décret d’urgence pour remettre l’exécutif du gouvernement, pouvoirs législatifs et judiciaires au commandant en chef de l’armée. La clause avait été décrite par Human Rights Watch, basée à New York, comme un « mécanisme de coup d’État en attente ».

L’armée s’est également vu garantir 25 % des sièges au Parlement et le contrôle de plusieurs ministères clés, en particulier ceux impliqués dans la sécurité et la défense.

Aung San Suu Kyi

Suu Kyi, 75 ans est devenue la dirigeante de facto du pays après que son parti ait remporté les élections de 2015, bien que la constitution lui ait interdit d’être présidente. Elle avait été une opposante de l’armée pendant son assignation à résidence. Néanmoins, une fois au pouvoir, Suu Kyi a dû équilibrer ses relations avec les généraux du pays et est même allée sur la scène internationale pour défendre leur politique de répression contre les musulmans rohingyas dans l’ouest du pays, une campagne que les États-Unis et journaux occidentaux qualifiaient alors de « génocide ». Cette position de la leader charismatique avait provoqué une large brèche dans sa popularité à l'international. Toutefois, à sa défense, de nombreux observateurs avaient brandi le spectre de la propagande US qui « fonctionnait à plein regime contre la dirigeante en raison de son rapprochement avec la Chine ».

Sources AP & AFP et VOA

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