Alors que les troupes russes exercent une pression croissante sur les ports stratégiques du sud du pays, que l’on s’attend à un afflux de réfugiés et que le Kremlin « évoque des pourparlers de paix », l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) se déclare profondément préoccupée par l'évolution de la situation et les hostilités armées en Ukraine. Elle se dit toutefois convaincue qu'il est encore possible d'engager un dialogue pacifique pour résoudre la crise russo-ukrainienne.
Appel de l’ASEAN
« Nous sommes convaincus qu’il y a encore de la place pour un dialogue afin d’éviter que la situation ne devienne incontrôlable », indique la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN sur la situation en Ukraine.
« Pour que la paix, la sécurité et la coexistence harmonieuse prévalent, il est de la responsabilité de toutes les parties de défendre les principes de respect mutuel de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’égalité des droits de toutes les nations », souligne la déclaration.
Les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN appellent donc à la plus grande retenue et au dialogue pour réduire les tensions :
« Nous appelons toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue et à déployer tous les efforts possibles pour poursuivre le dialogue par tous les moyens, y compris la diplomatie, afin de contenir la situation, de désamorcer les tensions et de rechercher une solution pacifique conformément au droit international et aux principes de la Charte des Nations unies… », conclut la déclaration.
Éventuels pourparlers
Selon le Kremlin, la Russie a envoyé une délégation en Biélorussie pour des pourparlers de paix avec l’Ukraine. Le président ukrainien aurait proposé d’autres lieux, déclarant que son pays ne souhaitait pas se réunir dans cette zone qui a servi de base à l’invasion. S’exprimant dans un message vidéo dimanche, M. Zelenskyy a cité Varsovie, Bratislava, Istanbul, Budapest ou Bakou comme villes envisageables pour un dialogue.
Jusqu’à dimanche, l’essentiel des troupes russes était stationné dans la banlieue de Kharkiv, une ville de 1,4 million d’habitants située à environ 20 kilomètres au sud de la frontière avec la Russie, tandis que d’autres troupes se préparaient à l’offensive plus loin en Ukraine.
Alors que la Russie poursuit cette offensive, l’Occident s’efforce d’équiper les forces ukrainiennes en armes et munitions, tout en tentant de « punir » la Russie par des sanctions destinées à isoler davantage Moscou.
Combats intenses
D’énormes explosions ont illuminé le ciel tôt dimanche près de la capitale, Kiev, où les habitants se sont retranchés dans des maisons, des garages souterrains et des stations de métro en prévision d’un assaut d’envergure des forces russes.
Avant l’aube, des flammes se sont élevées dans le ciel depuis un dépôt de pétrole situé près d’une base aérienne à Vasylkiv, où des combats intenses ont eu lieu, selon le maire de la ville.
Des hommes, des femmes et des enfants terrifiés ont cherché à se mettre à l’abri à l’intérieur et sous terre, et le gouvernement a maintenu un couvre-feu de 39 heures pour empêcher les gens de sortir dans les rues.
« Plus de 150 000 Ukrainiens ont fui vers la Pologne, la Moldavie et d’autres pays voisins, et les Nations unies ont prévenu que ce nombre pourrait atteindre 4 millions si les combats s’intensifiaient. »
Les militaires russes exercent aussi une pression croissante sur les ports stratégiques du sud de l’Ukraine, bloquant les villes stratégiques de Kherson sur la mer Noire et le port de Berdyansk sur la mer d’Azov, a déclaré un porte-parole du ministère russe de la Défense, le général de division Igor Konashenkov.
Il a ajouté que les forces russes avaient également pris le contrôle d’une base aérienne près de Kherson et de la ville de Henichesk sur la mer d’Azov. Les autorités ukrainiennes ont également fait état de combats dans diverses zones de la côte.
Proche de Kiev
Alors que la Russie s’est rapprochée de la capitale ukrainienne, elle s’est également concentrée sur la poursuite de son offensive dans le sud du pays, dans le but de prendre le contrôle de la côte qui s’étend de la frontière avec la Roumanie à l’ouest à la frontière avec la Russie à l’est.
Les avancées de la Russie le long de la côte ukrainienne seraient une tentative de couper l’accès du pays à ses ports maritimes, ce qui porterait un coup dur à son économie.
L’offensive dans le sud pourrait également permettre à Moscou de construire un corridor terrestre vers la Crimée, qui était jusqu’à présent reliée à la Russie par un pont de 19 kilomètres.
Le président Vladimir Poutine n’a pas révélé ses plans ultimes, mais les responsables occidentaux pensent qu’il est déterminé à renverser le gouvernement ukrainien et à le remplacer par un régime qui lui est favorable.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’une délégation russe composée de responsables militaires et de diplomates était arrivée dimanche dans la ville biélorusse d’Hormel pour des discussions avec l’Ukraine.
« La délégation russe est prête à discuter et nous attendons maintenant les Ukrainiens », a-t-il déclaré.
Les Ukrainiens ont déclaré qu’ils étaient prêts à participer à des pourparlers de paix, mais qu’ils n’accepteraient pas d’ultimatums.
Avec AKP & AFP
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