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13e Festival international du film du Cambodge : Émotion et enthousiasme avec le souvenir de Sisamouth

Le 13e Festival international du film du Cambodge (CIFF) a débuté mardi avec la première d’Elvis of Cambodia de Chris G. Parkhurst, au théâtre Chaktomuk. Une cérémonie d’ouverture qui aura rassemblé plusieurs centaines de stars, journalistes, personnalités et fans de de cinéma et, surtout beaucoup de curieux impatients de découvrir le premier documentaire entièrement consacré à la légende des années 70 : Sin Sisamouth.

Soirée d'ouverture du 13e Festival international du film du Cambodge
Soirée d'ouverture du 13e Festival international du film du Cambodge

Malgré les trombes d’eau qui se sont abattues sur le site lors de cette première et comme chaque année, stars et influenceurs n’ont pas manqué les traditionnels selfies et séances de photos devant le panneau géant du festival. Toujours au rendez-vous, l’éternel directeur du festival Cédric Eloy qui, avec ses équipes, parvient chaque année à délivrer en temps et en heure une ouverture riche en couleurs, sourires et émotions. Émotion bien évidemment avec le documentaire sur Sisamouth, Elvis of Cambodia, très attendu, en particulier avec la présence de sa veuve et de quelques membres de la famille du crooner cambodgien venus assister à la mise en images du plus célèbre des chanteurs cambodgiens. Chris G Parkhurst, le réalisateur d’Elvis of Cambodia, confiait à cette occasion que la création d’un film constituait un effort complexe et très collaboratif. Le cinéaste a commencé à filmer son sujet il y a dix ans et confie avoir toujours rêvé de présenter son documentaire ici, au théâtre Chaktomuk - et son rêve est maintenant devenu réalité :

« Le Cambodge et son peuple ont laissé une marque indélébile sur mon âme. Ce film est ma façon de rendre la pareille à un pays qui m’a tant donné. »

Discours

Premier à prendre la parole devant une salle qui n’en finissait pas de se remplir, Cédric Eloy remerciait son équipe dévouée, ses précieux partenaires et sponsors, ainsi qu’aux « bénévoles dévoués, qui ont tous contribué, en sacrifiant leur temps à faire de cette 13e édition du festival une réalité ».

« Je remercie chaleureusement tous les réalisateurs cambodgiens qui présentent leurs dernières œuvres cette semaine, ainsi que tous les cinéastes internationaux qui ont fait le voyage jusqu’au Cambodge — certains découvrant l’Asie pour la première fois ! Nous avons la chance de vous accueillir et d’être votre hôte. Nous espérons que tout au long de votre séjour parmi nous au Royaume du Cambodge, vous vivrez des moments riches et inoubliables avec le peuple cambodgien tout en profitant du CIFF. »

Le directeur du Festival du Film soulignait ensuite un programme proposant une riche sélection de films du Cambodge, d’Australie, de France, des États-Unis, d’Inde et d’ailleurs, soulignant les programmes spéciaux de cette année, tels que LIFE LONG LEARNING et ROADS TO OLYMPIA, conçus pour inspirer la jeunesse cambodgienne, en l’encourageant à poursuivre ses rêves par l’éducation, le travail et le dévouement, sans attendre un succès immédiat.

Il tenait également à souligner :

« Le CIFF ne consiste pas simplement à regarder passivement des films — la plupart d’entre nous le font à la maison avec Netflix. Un vrai festival célèbre les individus créatifs et encourage l’interaction avec les esprits qui se cachent derrière les films, inspirant ainsi d’autres artistes à libérer leur créativité. Bien que le gala de ce soir puisse illuminer votre Instagram avec son tapis rouge, je vous invite à approfondir et à découvrir des films et des cinéastes remarquables qui méritent l’attention et qui résonneront profondément en vous. »

Selon M. Eloy, réaliser un film n’est pas seulement un métier, c’est une quête héroïque. Les films sont éternels, car ils ont le pouvoir de transmettre des visions, des cultures, des époques, des émotions et des idées. « Les films saisissent un moment dans le temps et le transforment en un lien tangible entre les gens et les générations. Les films réalisés aujourd’hui contribuent à notre héritage collectif, forgeant un récit partagé qui définit les nations ».

Il rappelait ensuite que le CIFF avait été créé en 2010 en collaboration avec la Commission du film du Cambodge, alors que le paysage cinématographique cambodgien était peu développé et qu’il n’a cessé d’évoluer au fil des ans. « Aujourd’hui, le Cambodge pourrait s’inspirer des pays qui ont acquis une renommée mondiale grâce à des investissements substantiels dans leurs industries créatives. Grâce à une coordination efficace entre les secteurs public et privé, le Cambodge peut ouvrir la voie du succès. Il y a tout juste dix ans, le cinéma cambodgien a reçu sa première nomination aux Oscars en 2014, marquant un moment charnière générateur d’espoir pour notre industrie ».

S’exprimant lors de l’ouverture du film, la ministre de la Culture et des beaux-arts, S.E. Phoeurng Sackona, déclarait que le CIFF constituait un rendez-vous plein d’énergie créative « où les cinéastes du monde entier peuvent échanger des idées et des expériences et qui offre une plate-forme précieuse aux jeunes Cambodgiens pour élargir leurs perspectives grâce à une sélection variée de films provenant du monde entier ». La ministre poursuivait en insistant sur le fait qu’au cours de la dernière décennie, « l’industrie cinématographique cambodgienne s’est considérablement développée, en surmontant les difficultés et en franchissant des étapes qui font notre fierté ».

« Le ministère de la Culture et des beaux-arts, ainsi que nos producteurs dévoués et les professionnels de l’industrie, ont joué un rôle déterminant dans l’avancement de nos productions cinématographiques. Leur engagement garantit que nos films répondent aux normes nationales et améliorent la qualité de l’industrie cinématographique cambodgienne. Aussi, une quarantaine de productions étrangères ont été tournées au Cambodge, ce qui a considérablement augmenté les entrées de devises », concluait-elle.

Projection

Beaucoup attendaient la projection du documentaire et c’est un silence religieux et lourd d’émotion qui a précédé les premières images de cette biographie. Et les réactions furent à la hauteur du bel hommage rendu à l’icône de la pop khmère. Pour Carla Alves, journaliste stagiaire qui découvrait pour la première fois Sin Sisamouth :

« Reconnaissance, respect, libération… Voici ce que j’ai ressenti après avoir eu la chance de regarder ce documentaire, une œuvre cinématographique pour le peuple khmer, pour le Cambodge, rendu possible avec les Cambodgiens eux-mêmes, en l’honneur de l’une des voix d’or du Royaume. Près de cinquante ans après sa cruelle disparition, sa voix et son histoire résonnent encore et ne cesseront de rayonner dans tout le Royaume et bien au-delà. », confiait-elle.

Pour Julia Pasquier-Desvignes, jeune Française installée dans le royaume et fan de cinéma :

« Le documentaire “Elvis of Cambodia” rend un merveilleux hommage à Sinn Sisamouth, ainsi qu’à sa famille. Nous apprenons beaucoup de choses sur son parcours de vie, de sa naissance à sa fin tragique dans les camps des Khmers rouges. Entre rires et larmes, le long-métrage nous emporte aux quatre coins du Cambodge, alternant entre plans de Phnom Penh, de Battambang, et de la campagne verdoyante de la province de Kampong Thom. Nous sommes bercés tout le long par les chansons de Sinn Sisamouth, qui tiennent tant à cœur aux Cambodgiens (j’ai pu entendre dans la salle des Cambodgiens chantonner en même temps les paroles). La meilleure partie que je retiens restera la magnifique prestation en live réalisée par la petite-fille de Sin Sisamouth à l’issue de la projection, reprenant l’une des chansons phares de son grand-père. Ce fut un moment d’émotion d’une rare intensité ».

Industrie

Selon le département du cinéma et de la diffusion culturelle, l’industrie cinématographique du Royaume a quelque peu contribué au développement économique et à la création d’emplois en 2023. Environ quatre millions de spectateurs ont généré près de 15 millions de dollars US de revenus. L’industrie a également créé environ 7 000 emplois.

Toutes les projections et autres événements du festival sont gratuits et se déroulent dans les principaux cinémas et autres lieux de Phnom Penh, notamment Legend Cinemas, Major Cineplex, l’IFC, Bophana centre, Rosewood Hotel Phnom Penh, Cambodia-Japan Cooperation centre (CJCC) et Fable Cinema, offrant ainsi un éventail de plates-formes diverses et inclusives pour les amateurs de cinéma et les créateurs.

L’entrée à toutes les projections du CIFF est gratuite et les billets sont disponibles selon le principe du premier arrivé, premier servi. Les billets seront disponibles une heure avant chaque projection aux guichets du CIFF sur place.

Merci pour votre envoi !

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